Communiqué commun APDM COUDDURR CRI du 15 Juin 2022

Des habitants des 3 grandes métropoles de l’ouest, BREST, NANTES et RENNES, dénoncent la même absence de concertation autour des sujets d’urbanisme. Ils s’unissent pour réclamer aux élus plus de transparence sur les projets d’aménagement urbain ET les interpellent sur la pertinence dans le contexte de dérèglement climatique de négliger un aménagement du territoire équilibré au profit de leur politique de métropolisation agressive.

Il est grand temps de redonner aux habitants le pouvoir de décider du développement de leurs lieux de vie dans leur quartier et pour la ville.

Des Collectifs et Associations de Brest, Rennes et Nantes s’estiment déconsidérés et exclus des discussions liées à l’Urbanisation de leur métropole.

Ils font le constat des mêmes difficultés et s’associent donc pour réclamer une véritable concertation, et la communication de véritables données justifiant cette politique de densification urbaine non raisonnée.

Ils observent que les mêmes choix d’urbanisation sur les 3 Métropoles, provoquent la même mobilisation d’opposition de la part des habitants de ces Métropoles.

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La ville se construit aujourd’hui de façon opaque pour les populations, au nom de l’attractivité et du besoin pressant d’accueillir. Les élus municipaux, métropolitains, ou communautaires, se réservent tout droit de regard sur les projets en cours et à venir, au travers des documents d’urbanisme dont ils ont la charge de la rédaction. Au mieux la ville peut se dessiner conformément aux règles édictées par les services d’urbanisme de la métropole. Au pire, le champ est laissé libre aux promoteurs pour bâtir suivant une logique toute spéculative du marché.



À Brest, par des modifications à répétition du PLU, peu lisibles pour les élus et encore moins pour les habitants, l’agglomération semble distribuer des opportunités aux promoteurs, qu’elle refuse par ailleurs aux particuliers.

À Nantes, de nombreuses associations sollicitent les équipes municipales ou les élus sur la politique d’aménagement. Malgré cela, elles ne sont pas ne sont pas considérées comme des parties légitimes, contrairement aux associations professionnelles de la construction qui rencontrent nos élus. Une grande partie des constructions est réalisée dans le tissu urbain existant et hors opérations publiques d’aménagement. Cela favorisant les découpages au profit des promoteurs qui peuvent s’exonérer de nombreuses contraintes pourtant indispensables à la qualité de la ville.

À Rennes, la concertation avec les habitants, est envisagée par une charte non opposable, mise en place localement pour supposément réglementer la construction. Elle est en pratique, le plus souvent mise en œuvre trop tard, en aval d’un dialogue déjà engagé uniquement entre la mairie et les promoteurs.

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Une vision politique partagée en toute transparence et une concertation préalable à tout projet permettraient que les habitants concernés soient réunis dans une véritable instance participative pour faire émerger une méthodologie qui les intègre ainsi que leurs usages, tout au long du projet.

Les oppositions aux projets discontinus interchangeables et posés sur la ville, sans intégration ni particularisme, se multiplient. Elles expriment une préoccupation des habitants quant au respect de leur environnement et le choc provoqué par la démolition sans scrupule du patrimoine ancien. Les habitants s’interrogent en outre sur la pertinence des politiques de métropolisation face au dérèglement climatique – est-ce souhaitable de concentrer les populations dans quelques pôles urbains ? – Ils souhaitent promouvoir le débat sur la mise en œuvre d’autres alternatives plus durables et favorisant un aménagement plus équilibré du territoire.

La participation aux élections, en baisse constante, devrait pourtant inciter les élus locaux à écouter davantage et à mieux concerter, à faire mieux vivre la démocratie. La ville n’appartient pas qu’aux élus, mais aussi à ceux qui y habitent, qui font vivre les commerces du centre-ville, les loisirs et la culture.

Non seulement les projets ne répondent pas, la plupart du temps, aux attentes des habitants, mais les politiques d’aménagement, en l’absence de regard extérieur et de dialogue constructif, reposent sur des contradictions. Ainsi, voit-on simultanément s’appliquer des objectifs de densification urbaine et, dans le même temps, des objectifs de développement des zones périphériques habitables et d’activités consommatrices de terres agricoles et d’espaces naturels.

Les objectifs de Développement Durable impliquent de faire des choix cohérents, domaines que les élus ne maîtrisent apparemment pas souvent.

Reposant sur l’expertise d’usage des habitants d’aujourd’hui et la participation active de ceux de demain, les bénéfices du dialogue démocratique contradictoire seraient alors garants du maintien de la qualité de nos villes, qui auront toujours à se repenser pour se réhabiliter, se rénover. Dans la ville en devenir il nous faut garder pour toutes et tous, quels que soient leurs revenus, la possibilité de continuer à habiter dans la ville et la garantie d’un urbanisme adapté aux crises climatiques.

NOS OBJECTIFS ET NOS DEMANDES : Une mise en débat des PLU et des politiques d’aménagement du territoire lors des prochaines échéances électorales de nos trois Métropoles. Nos Collectifs se proposent d’être des interlocuteurs privilégiés de terrain pour les candidats sur ces thématiques. Ce point permettrait de compenser l’action de lobbies d’intérêts privés. Nous demanderons donc aux candidats dès le début de leur campagne, leur positionnement. Nous demandons à nos élus métropolitains une véritable réflexion sur les Budgets d’Attractivité envers les entreprises. En effet ces budgets détruisent les efforts d’aménagement des territoires, les Métropoles riches attirant les emplois grâce à des budgets ou ristournes que n’ont pas les petites et moyennes villes. Ainsi le cercle vicieux de l’attractivité, surdensification, extension, imperméabilisation et désertification de territoires concurrents ne serait-il plus entretenu… Nous souhaitons continuer à nous fédérer avec des Collectifs de nouvelles Métropoles, partageant nos constatations et propositions.

QUI SOMMES -NOUS ? AU PIED DU MUR (Brest), fédère des personnes soucieuses de promouvoir un urbanisme sur la Métropole de Brest préservant le bien commun (respectueux de la loi, de la démocratie, de la mixité sociale, de la qualité de vie et de l’écologie) et opposées à des projets détruisant ce bien commun. COUDURR (Rennes), Collectif Uni pour une Densification Urbaine Rennaise Raisonnée, en un collectif regroupant des habitants, des collectifs et associations de tous les quartiers de Rennes et de la Métropole. Il dénonce l’absence de concertation, la dégradation du cadre de vie et milite pour un urbanisme à taille humaine et durable. le CRI (Nantes), Collectif de citoyens Résolus et Irrités par la façon dont se fabrique la ville et l’absence de réelle concertation regroupe une dizaine d’associations et de collectifs d’habitants sur les différentes villes de la métropole nantaise.

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