L’association Au Pied Du Mur regroupe des citoyens la Métropole brestoise qui défendent une vision partagée de l’urbanisme :
- Un urbanisme respectueux de la loi, qui ne manipule pas les réglementations en les détournant au profit de quelques-uns (promoteurs, investisseurs…)
- Un urbanisme concerté en toute transparence avec les habitants, dans leurs diversités, dès l’avant-projet et tout au long des processus de décisions
- Un urbanisme attentif à la qualité des logements, du cadre de vie, des espaces publics de rencontres avec les autres et avec la nature, à l’opposé d’une vision purement quantitative (m2 « à construire », populations « à gérer », attractivité à « développer »…)
- Un urbanisme préservant la mixité sociale et la possibilité pour chacun, indépendamment de son âge, ses revenus, sa situation sociale et familiale, de se loger à des prix abordables, sans dérives spéculatives
- Un urbanisme préservant les écosystèmes et la biodiversité et prenant à bras le corps les enjeux de la transition écologique
Dans le cadre de cette enquête publique, nous voulons tout d’abord réagir sur la forme qui lui est donnée : elle montre bien la volonté de Brest Métropole de se limiter à la stricte obligation légale, sans intention de rendre l’information accessible au plus grand nombre afin de favoriser la production d’avis ou de propositions. Comment expliquer autrement cette densification et complexité de l’information contenue dans ce dossier de l’enquête publique ? Comment expliquer autrement l’absence d’accompagnement du public pour une appropriation de la problématique et des enjeux ? Comment ne pas conclure dès lors au choix de la non-transparence par Brest métropole ?
Sur le contenu du dossier de l’enquête publique, nous regrettons l’absence d’avis :
- Celui de la MRAE, car il faut rappeler que les Missions Régionales d’Autorité Environnementale ont été créées afin de pouvoir exprimer des avis indépendants sur tous les « plans/programmes » et de contribuer à un meilleur fonctionnement démocratique pour la préparation des décisions environnementales.
- Celui des collectivités locales de métropole brestoise, sur des projets d’aménagement qui concernent pourtant leur territoire et qui auront un impact sur la vie des habitants, l’environnement et les usagers des lieux concernés… Pas même un avis ou une délibération lors d’un Conseil Municipal !
Parmi les projets d’aménagements soumis dans cette enquête publique, au moins deux sont préoccupants en raison des menaces qu’ils font peser sur l’environnement et la biodiversité. Il s’agit des projets A6 et B5.

Le projet A6 prévoit l’extension d’une installation de stockage de déchets inertes à Guipavas, dans le secteur de Penvern, destinée à accueillir 90.000 tonnes de déchets (trois mille camions de trente tonnes par an) sur 7,6 hectares de terres agricoles, situées à proximité immédiate d’une zone humide. Deux bassins de décantation totalisant 2.461 mètres cubes, équivalents à une piscine olympique, sont prévus sur une parcelle actuellement classée N, contiguë aux parcelles classées zone humide. Un tel projet présente des risques très importants de pollution des eaux de la zone humide, des eaux de la nappe souterraine, des sols et cultures avoisinants exposés aux poussières lors du chantier ou de l’exploitation de ce site… La MRAE n’a pas donné son avis.
Le projet B5, prévoit la construction d’équipements sportifs à Kervilherm, sur deux parcelles contiguës aux zones boisées du parc public du vallon du Stang Alar, situées en surplomb de la zone humide du ruisseau du Stang Alar et de la source de Keravilin. Ces deux parcelles ayant un intérêt écologique majeur, il faut absolument les préserver de toute artificialisation… La MRAE n’a pas donné son avis.
Nous partageons l’analyse et les arguments de l’association Save Stangalar (voir la contribution N°10 sur le registre dématérialisé) et comme elle, nous demandons que « l’étude de ce projet de gymnase soit différée, et reprise dans le cadre de la révision du PLUi, qui s’appuiera sur une vision stratégique de la ville à l’horizon 2040 et comportera des études environnementales complètes, indépendantes et consultables ».
Au Pied Du Mur, qui œuvre pour des projets urbains conçus avec et pour les habitants, ne peut soutenir des projets qui vont à l’encontre de l’adaptation nécessaire au changement climatique et appelle les élus décideurs à de nouvelles pratiques pour associer effectivement les habitants aux débats et aux décisions qui concernent la construction de la ville… Parce que l’aménagement ou le développement urbain, c’est l’affaire de toutes et tous !
Contribution n°163
Par Association Au Pied Du Mur
Déposée le 6 juin 2025 à 18h59